Pages

mardi 9 septembre 2014

Esprit es-tu l'axe? à Glandasse



Aussitôt dit, aussitôt fait ! Après cette fameuse mise en bouche au rocher du Midi dans De Charybde en Scylla, le week-end suivant, on s’est attaqué à plus dur. 

Le Pestel, Glandasse
Crédit photo : A. Lapostolle
C’est Théo qui a d’abord parlé du Pestel à Glandasse ; du vrai chinois à premier abord. Il était plutôt attiré par Recto Verso, mais après avoir feuilleté quelques topos je l’incite à aller dans Esprit es-tu l’axe ?, voie qui passe droit sur le Pestel et sort joliment au sommet. Sans compter que ce week-end là, Max est de retour de sa (belle) saison de canyons et est bien motivé pour retrouver des sensations de grimpe ! Rien de mieux qu’une grande voie qui déroule pour se refaire une santé niveau grimpe. Les dés sont jetés, on part tous les trois dans Esprit es-tu l’axe ?

Théo au départ
 
La voie c’est 230m de dalle ou vertical qui remontent le beau piton rocheux posé comme en équilibre sur la barre de Glandasse. Les cotations oscillent entre 7a et 7c, équipement Mussato. Autrement dit, même si ce n’est pas très long, ça ne va pas dérouler en vrai!

Fait pas chaud...
 
On part à 7h de la voiture, l’approche est longue et pénible notamment une fois atteint le pied des falaises, pour traverser jusqu’au Pestel. Bref, à 9h30 on commence à grimper. Théo s’occupe de L1 en 7a+ et L2 en 7a, une belle entrée en matière. On est surpris par l’adhérence du rocher. Heureusement qu’elle est là car on passe plus de temps les pieds à plat que sur des prises et vue notre rapidité d’exécution, on s’étonne de ne toujours pas être dans le baudard après un zip malencontreux. Ces deux longueurs sont vraiment engagées, on est content d’être en second pour faire passer l’onglée et s’échauffer sans trop de pression. Il paraît que les suivantes sont mieux équipées !

Une belle dalle engagée pour commencer
 
Max part dans L3 en 7c, une traversée à droite en dévers effectivement bien équipée. Il se met un magnifique combat et passe pas loin de l’enchaînement. Scratch, une Caro écrasée contre le rocher et un beau vol pour Max ! On est vraiment impressionnés avec Théo et d’autant plus quand on met les doigts sur les prises… En plus d’être très difficile à lire, le rocher est un peu péteux et c’est loin d’être rassurant en tête.

Max dans L2
 
Je pars ensuite dans L4 en 7c aussi, une dalle orange et grise. Ca a l’air magnifique ! Dès la sortie du relais ça grimpe et je m’emploie pour ne pas tomber sur mes compagnons ! Un bon combat m’amène à la moitié de la longueur où je me trompe complètement de direction. Impossible de revenir de l’autre côté, dégaine, décalage à gauche et c’est reparti. La suite reste encore bien obligatoire, ça grimpe entre les dégaines. Je n’essaye pas d’enchaîner la fin car on a comme une légère impression que le temps passe… Théo me rejoint déjà bien entamé tandis que Max passe là encore à rien d’enchaîner la longueur ! Un petit zip juste sous le relais…


L2, 7a de toute beauté
 
La longueur suivante, en 7a, a franchement l’air moche : un rocher tout fissuré, d’apparence peu solide. Théo se dévoue pour y aller. C’est clairement la longueur la plus aérienne et la plus mentale. On n’en mène vraiment pas large, même en second… Et on ne profite pas trop de la grimpe. Passons !

Fin technique de L3, 7c
 
Après s’être bien caillés dans les premières longueurs, on est maintenant en plein cagnard avec une longueur dalleuse en 7b+ qui nous attend. Max s’y colle et se met bien la trash pour passer. Enfin ça c’est d’après les bruits entendus car bien sûr, comme la longueur traverse bien à gauche, on ne voit plus le grimpeur ! Le crux est vraiment dur, bien plus que le 7a obligatoire annoncé selon nous. Le jeté sur cordelette, laissée par nos prédécesseurs, ravit Max pendant que Théo et moi optons pour un stratégique pendule vers de bonnes prises.


Pause décompression stratégique à R3
 
On ne regarde pas l’heure mais on sent qu’il est tard, qu’on n’a clairement pas avancé et qu’il est temps de se presser. Je me charge du dernier 7b, très long, sur un beau rocher pour les ¾ puis un jardin pour atteindre le sommet du Pestel. Le pas dur n’est franchement pas facile et carrément obligatoire. Je m’y reprends à plusieurs fois, d’abord pour comprendre, puis pour oser tirer sur la petite écaille du crux et enfin tenir le blocage nécessaire au mouvement. Ces mouvements terminent de nous achever et on assiste au coucher du soleil au sommet du Pestel… Oups !
 
Max dans la fin de L4, 7c

Les rappels se font dans la voie de gauche Babel. Mais qui dit coucher du soleil dit aussi lever du vent… On est plaqués contre le rocher, les cordes sont à l’horizontal, il faut penduler face au vent. On n’a pas tellement le temps de regarder les longueurs dans lesquelles on descend mais c’est raide et peu prisu… Encore une autre affaire ! On observe néanmoins les dessins du lichen sur les faces grises, à la limite du psychédélisme. 

R4, maintenant il fait chaud...

On a droit à quelques frayeurs de coincements de cordes mais tout se passe finalement bien ! Soulagement et réconfort ! On mange la tablette de chocolat au pied de la face au lieu du sommet mais qu’importe ! On est redescendus sans encombres, fatigués mais heureux !
 
Fin de L4

Il nous reste encore quelques heures de marche pour retrouver la voiture. On innove en passant droit dans la forêt, en mode chasse aux trésors. Et quelle joie quand on trouve le nôtre de trésor : le chemin !

Sommet, coucher de soleil, pas content...

00h30 à la voiture, le temps de grignoter un petit truc et nous voilà à 3h à Grenoble. Demain, il faut bosser ! Bonne nuit !

Au sol, cette fois on est contents ! :)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire