Aussitôt dit, aussitôt
fait ! Après cette fameuse mise en bouche au rocher du Midi dans De
Charybde en Scylla, le week-end suivant, on s’est attaqué à plus dur.
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Le Pestel, Glandasse Crédit photo : A. Lapostolle |
C’est Théo qui a d’abord parlé du
Pestel à Glandasse ; du vrai chinois à premier abord. Il était plutôt
attiré par Recto Verso, mais après avoir feuilleté quelques topos je l’incite à
aller dans Esprit es-tu l’axe ?, voie qui passe droit sur le Pestel et
sort joliment au sommet. Sans compter que ce week-end là, Max est de retour de
sa (belle) saison de canyons et est bien motivé pour retrouver des
sensations de grimpe ! Rien de mieux qu’une grande voie qui déroule pour
se refaire une santé niveau grimpe. Les dés sont jetés, on part tous les trois
dans Esprit es-tu l’axe ?
Théo au départ |
La voie c’est 230m de dalle ou
vertical qui remontent le beau piton rocheux posé comme en équilibre sur la
barre de Glandasse. Les cotations oscillent entre 7a et 7c, équipement Mussato.
Autrement dit, même si ce n’est pas très long, ça ne va pas dérouler en
vrai!
Fait pas chaud... |
On part à 7h de la voiture,
l’approche est longue et pénible notamment une fois atteint le pied des
falaises, pour traverser jusqu’au Pestel. Bref, à 9h30 on commence à grimper.
Théo s’occupe de L1 en 7a+ et L2 en 7a, une belle entrée en matière. On est
surpris par l’adhérence du rocher. Heureusement qu’elle est là car on passe
plus de temps les pieds à plat que sur des prises et vue notre rapidité
d’exécution, on s’étonne de ne toujours pas être dans le baudard après un zip
malencontreux. Ces deux longueurs sont vraiment engagées, on est content d’être
en second pour faire passer l’onglée et s’échauffer sans trop de pression. Il
paraît que les suivantes sont mieux équipées !
Une belle dalle engagée pour commencer |
Max part dans L3 en 7c, une
traversée à droite en dévers effectivement bien équipée. Il se met un magnifique
combat et passe pas loin de l’enchaînement. Scratch, une Caro écrasée contre le
rocher et un beau vol pour Max ! On est vraiment impressionnés avec Théo
et d’autant plus quand on met les doigts sur les prises… En plus d’être très
difficile à lire, le rocher est un peu péteux et c’est loin d’être rassurant en
tête.
Max dans L2 |
Je pars ensuite dans L4 en 7c
aussi, une dalle orange et grise. Ca a l’air magnifique ! Dès la sortie du
relais ça grimpe et je m’emploie pour ne pas tomber sur mes compagnons !
Un bon combat m’amène à la moitié de la longueur où je me trompe complètement
de direction. Impossible de revenir de l’autre côté, dégaine, décalage à gauche
et c’est reparti. La suite reste encore bien obligatoire, ça grimpe entre les
dégaines. Je n’essaye pas d’enchaîner la fin car on a comme une légère
impression que le temps passe… Théo me rejoint déjà bien entamé tandis que Max
passe là encore à rien d’enchaîner la longueur ! Un petit zip juste sous
le relais…
L2, 7a de toute beauté |
La longueur suivante, en 7a, a
franchement l’air moche : un rocher tout fissuré, d’apparence peu solide.
Théo se dévoue pour y aller. C’est clairement la longueur la plus aérienne et la
plus mentale. On n’en mène vraiment pas large, même en second… Et on ne profite
pas trop de la grimpe. Passons !
Fin technique de L3, 7c |
Après s’être bien caillés dans
les premières longueurs, on est maintenant en plein cagnard avec une longueur
dalleuse en 7b+ qui nous attend. Max s’y colle et se met bien la trash pour
passer. Enfin ça c’est d’après les bruits entendus car bien sûr, comme la longueur
traverse bien à gauche, on ne voit plus le grimpeur ! Le crux est vraiment
dur, bien plus que le 7a obligatoire annoncé selon nous. Le jeté sur
cordelette, laissée par nos prédécesseurs, ravit Max pendant que Théo et moi
optons pour un stratégique pendule vers de bonnes prises.
Pause décompression stratégique à R3 |
On ne regarde pas l’heure mais on
sent qu’il est tard, qu’on n’a clairement pas avancé et qu’il est temps de se
presser. Je me charge du dernier 7b, très long, sur un beau rocher pour les ¾
puis un jardin pour atteindre le sommet du Pestel. Le pas dur n’est franchement
pas facile et carrément obligatoire. Je m’y reprends à plusieurs fois, d’abord
pour comprendre, puis pour oser tirer sur la petite écaille du crux et enfin
tenir le blocage nécessaire au mouvement. Ces mouvements terminent de nous
achever et on assiste au coucher du soleil au sommet du Pestel… Oups !
Max dans la fin de L4, 7c |
Les rappels se font dans la voie
de gauche Babel. Mais qui dit coucher du soleil dit aussi lever du vent… On est
plaqués contre le rocher, les cordes sont à l’horizontal, il faut penduler face
au vent. On n’a pas tellement le temps de regarder les longueurs dans
lesquelles on descend mais c’est raide et peu prisu… Encore une autre
affaire ! On observe néanmoins les dessins du lichen sur les faces grises,
à la limite du psychédélisme.
R4, maintenant il fait chaud... |
On a droit à quelques frayeurs de
coincements de cordes mais tout se passe finalement bien ! Soulagement et
réconfort ! On mange la tablette de chocolat au pied de la face au lieu du
sommet mais qu’importe ! On est redescendus sans encombres, fatigués mais
heureux !
Fin de L4 |
Il nous reste encore quelques
heures de marche pour retrouver la voiture. On innove en passant droit dans la
forêt, en mode chasse aux trésors. Et quelle joie quand on trouve le nôtre de
trésor : le chemin !
Sommet, coucher de soleil, pas content... |
00h30 à la voiture, le temps de
grignoter un petit truc et nous voilà à 3h à Grenoble. Demain, il faut
bosser ! Bonne nuit !
Au sol, cette fois on est contents ! :) |