A la base,
l’objectif était d’aller visiter une voie dans la paroi d’Anterne aux Fiz avec
Stéphane Hanssens. Aller dans cette face demande une météo irréprochable le
jour même ainsi quelques jours auparavant. Après quelques hésitations, au vu de
la météo mitigée, nous renonçons à ce plan et cherchons un plan B. Merci météo
pourrie de m’avoir poussée à la salle et fait discuter avec Pierre qui me parle
du Serpent à Sornettes au Pertuis, une voie de Mussato.
J’avais déjà
entendu parler de cette voie mais avais trouvé peu d’infos. Je ne connais pas
du tout le Pertuis et seul le topo de Mussato dont l’accès est assez succinct
montrait un peu la voie.
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Le topo de Mussato |
S’en suit une
véritable chasse aux trésors pour comprendre où se garer puis quelle piste
emprunter. Armée des trois lignes de l’accès de Mussato, de Google Maps en mode
satellite et des quelques récits de courses rentrés sur Camptocamp dans des
voies au Pertuis, mais bien sûr pas dans le Serpent à Sornettes, j’entrecroise
les informations pour déduire à peu près quel chemin prendre et où se trouve
notre voie dans la grande face du Pertuis.
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Parking et approche |
En réalité, la
voie se trouve bien en face Sud, quelques dizaines de mètres après le Pilier
des Chercheurs d’Or qui annonce le changement d’orientation de la face dans le
beau mur gris qui laisse présager un calcaire compact et exigeant !
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La face et quelques repères |
Nous partons
donc le samedi soir pour dormir sur le parking. Levé 6h et première déception
quand nous nous rendons compte que la bouteille de gaz est vide… Il faudra faire
sans café pour se réveiller. L’approche se passe plutôt bien jusqu’au pied de
la face et on se dit que les 2h annoncées sont assez exagérées. Mais nous ne
sommes pas au pied de la voie… Notre stratégie est de longer la face vers
le Sud jusqu’à tomber sur la voie en espérant ne pas l’avoir déjà
dépassée ! Très vite, nous nous retrouvons sur des vires herbeuses et
aériennes où il ne vaut mieux pas tomber. Bref, on n’avance pas, on longe une
face avec du rocher qui ne nous fait vraiment pas rêver et on commence à douter
que c’est bien par là. Finalement, on persiste encore vers le sud en se disant
que le beau rocher sera certainement derrière ce pilier qu’on devine. Cette
fois, on a de la chance et après 2h30 d’approche, nous sommes enfin au pied de
notre voie qui a l’air vraiment classe.
En réalité,
pour l’approche, il vaut mieux tirer au maximum à droite en diagonal dans la
forêt, au mieux, pour atteindre le pied de la face au niveau du pilier des
Chercheurs d’Or comme sur le chemin Google Maps.
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L1 7b : rocher moyen et section bloc |
Steph part
dans la première longueur en 7b qui n’a pas l’air magnifique et qui louvoie
dans du rocher moyen. Un bon crux bloc au milieu de la longueur nous fait
serrer les prises à froid et amène l’onglée qui va bien. Au moins, on est dans
l’ambiance !
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Début de L3 et belle dalle grise de L2 en dessous |
Le soleil arrive
au premier relais et je pars dans la deuxième longueur en 6c+ un peu
réchauffée. C’est une longueur sur trous dans un beau rocher gris. Sans une
trace de magnésie, il faut bien réfléchir pour choisir l’itinéraire entre les
points. Ca louvoie beaucoup, le serpent se met en place !
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L3 7b+ : mur technique à petites prises |
Le relais est
un peu posé au milieu de nulle part dans la dalle et Steph continue dans L3 en
7b+. Une section vers la fin de la longueur lui demande pas mal de réflexions
pour finalement trouver la prise salvatrice. Finalement, ce n’est pas si dur.
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L4 7a+ et la fin du rocher péteux pour Steph |
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Le pilier de L4 |
L4 en 7a+
commence dans un dévers jaune et péteux. Ca ne me donne pas bien envie… Les 6
premiers mètres de la longueur doivent être les moins beaux de la voie. Mais
après un bon fight, je me rétablis sur une dalle et remonte un pilier
incroyable, un coup d’un côté, un coup de l’autre et me fait complétement
oublier le début de longueur.
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L5 8a : court et intense |
Nous voilà au
pied du premier 8a, les dégaines sont quasiment toutes en place ! Le début
en fissure est un peu mouillé mais la suite sur des trous et règles en
traversée vers la droite est parfaite. Steph se bat bien et bloque sur une
redescente. La longueur est vraiment courte, une dizaine de mètres, et donc
bien teigneuse… J’essaye quand même en moul, flashée, et quelques secondes plus
tard, me retrouve à pendouiller au bout de ma corde au niveau de la redescente.
En fait c’est un peu dévers !! Petite remontée sur corde où je force tout
ce que je peux et c’est reparti ! On essaiera les mouvements en tête la
prochaine fois.
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L6 8a : fin dalleuse |
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Ca arque jusqu'au bout |
La longueur 6
est 8a aussi et traverse vers la gauche cette fois. Un gros pas de bloc au
quatrième point me laisse perplexe et je poursuis en me rétablissant dans une
dalle grise, un peu salpêtreuse et glissante, ultra technique mais sacrément
classe.
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L7 7c+ : ça part à gauche |
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puis ça revient à droite |
La suite en
7c+ est assez étonnante, on fait un gros crochet à gauche pour ensuite revenir
exactement au-dessus du relais, seulement 10 m plus haut. A ce rythme, on ne
monte pas bien vite dans la face !! Le serpent est bien en place.
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L7 toujours en dalle... |
Steph prend bien son temps et reste
posé, jusqu’au relais qu’on négocie par le haut (!) et enchaîne cette belle
longueur, laborieuse et exigeante. Je ne suis pas loin de faire pareil,
flashée, mais craque à 50 cm du relais et pendule au pied de Steph !
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Les bons sandwichs de Cedric |
Il est temps
de faire une petite pause pour recharger les batteries. Mais parfois, il ne
vaut peut-être mieux pas s’arrêter… Je repars dans la longueur suivante L8 en
7a+. Une traversée à droite, courte, avec peu de points et… peu de
prises ! Je galère un bon moment à trouver une solution et au moment où
j’envisage de me laisser tomber, j’essaye quand même de pousser sur ces pieds à
plats et miraculeusement, ils restent en place et j’atteins une bonne
prise ! Ce rocher est incroyable, depuis la longueur précédente, il est
ultra adhérent !
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Sans les mains dans L8... |
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Steph arrive au bout de L8 7a+ |
Steph poursuit
dans L9 en 7a+ également. Tout aussi courte mais un peu plus teigneuse. Je
commence à sentir toutes les douleurs de mon corps, la peau des doigts, les
pieds, les biceps. Et quand on commence à s’écouter c’est vraiment pas
bon !
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L9 7a+ tout en trav encore |
En subissant,
je poursuis dans L10 en 8a. Je n’y vais pas pour enchaîner mais pour monter la
corde. Points à points, laborieusement, j’avance. Ma lucidité s’en est allé, si
bien que je ne vois pas le relais et continue dans la longueur suivante en 7b+.
Ca ne me choque pas, la longueur était mentionnée comme longue et je suis
tellement au bout que je ne me rends même pas compte que c’est plus
facile !! En fait, je ne trouve même pas la suite beaucoup plus facile
même si je grimpe mieux entre les points.
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Avant la fin des haricots... |
J’arrive à la
vire suivante complétement explosée, après 55 m. Et là mon corps se met
automatiquement en mode survis : relais, hissage, assurage, manger, boire,
se coucher, manger, re boire et… éventuellement assurer ! Pauvre
Steph ! Ca va qu’il ne s’arrête pas à ça. Il me félicite de l’effort et me
dit que j’ai fait les deux longueurs… Hmm c’est vrai que c’était un bel
effort ! En échange, pour qu’il ne soit pas en reste, je lui propose
gentiment de faire les deux longueurs suivantes en une qui nous mèneront au
sommet.
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Cuite à R11... |
L12 est coté
6b+ et L13 7b, on se dit que ça va enfin dérouler mais pas du tout. On a droit
à un bon pas de bloc pas très joli. Quant à la dernière longueur, elle remonte
un pilier à droite d’une cheminée. On était tellement éclaté qu’on a préféré
passer par la cheminée et observer le pilier à la descente ! Méfiate, la
fin ne déroule pas du tout. Il faut en avoir encore un peu sous le coude pour
ne pas tomber ou tout simplement pour apprécier.
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Arrivée au sommet |
La descente se
fait en rappel en évitant les relais desaxés et en reclippant quelques
dégaines. A 19h30 on avait bien mérité notre tablette de chocolat au pied de la
voie !
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Sommet ! |
Le retour au
camion était bien plus rapide en connaissant l’accès et en descendant
directement dans la forêt plutôt qu’en longeant la falaise. A 21h, nous étions
au camion après une bonne grosse journée d’effort.
La voie est
franchement classe, à grosse dominante dalle technique et exigeante. Et
envisager l’enchaînement à la journée demanderait beaucoup de travail et reste
un bon défi. Mais peut-être bien que ça pourrait me motiver !
Merci Steph pour cette belle journée !
merci Caroline pour ces belles photos et ce récit qui m'a fait revivre un peu cette ascension , et aventure car tu imagines l'aventure d'ouvrir ce genre de trucs ... bon ceci dis , bravo , encore bravo pour se frotter à cette difficulté. je te contactea aussi car pour mo prochain bouquin j'aurais besoin de photos et ... j' en ai pas prise dans cette voie ! pourrais -tu m'en envoyer pour la publication ? si cela ne te gène pas évidement ! philippe
RépondreSupprimeroups , philippe Mussatto 0672224606 merci
RépondreSupprimerBonjour Philippe,
RépondreSupprimerMerci pour ce message. J'imagine bien l'aventure... et je me régale à visiter tes créations à chaque fois !
Avec grand plaisir pour les photos. Donne moi une adresse mail à laquelle je peux te contacter et tu me diras quelles photos tu souhaites.
Bonne journée,
Caroline