Pages

mercredi 25 janvier 2017

Andalucia mi amor

L’Andalousie... Depuis le temps qu’on se dit que l’on veut y aller ! C’est pas faute d’avoir essayer auparavant, mais le mieux que nous ayons pu faire était d’atteindre la région de Valence et Chulilla ! Il faut dire qu’il y a tellement de sites incroyables sur le chemin vers le Sud de l’Espagne... Il y en aurait pour toute une vie avec la seule Catalogne.

Un avant-goût andalou... coucher de soleil à Archidona
Mais cette fois, nous étions décidés, cap vers le Sud. Cela ne nous a pourtant pas empêcher de faire une nouvelle pause par Pau puis Rodellar...

Pause famille  devant l'Ossau
Pau, pause famille mais aussi retrouvaille d’une falaise que j’avais côtoyée il y a longtemps : Troubat. Je rêvais de retourner dans «Leaving the world behind ». Si je me souviens bien, c’est le premier 8a dans lequel je suis montée quand j’avais 16 ans. C’était encore trop dur pour envisager l’enchainement mais je m’étais dit qu’un jour je pourrai la faire. C’est dans cette optique que j’ai abordé cette journée à Troubat, en sachant que je pouvais faire cette voie et que ça serait une bonne journée si j’y arrivais.

Troubat
Pas de pression, juste du plaisir de redécouvrir ces mouvements qui m’avaient émus par le passé. Par chance, les dégaines étaient en place alors j’ai essayé... sans vraiment savoir à quoi m’attendre ni où étaient les sections difficiles. Et puis je suis montée, montée, avec une belle sensation de fluidité, jusqu’à un bon repos. Les genoux salvateurs sont venus tous seuls et le plaisir d’être arrivée là et de pouvoir récupérer, seule à la falaise par cette belle journée, l’ont emporté sur le stress de ce qu’il restait à faire. J’ai continué ainsi, en me battant toujours un peu plus, en hésitant beaucoup sous le relais pour temporiser et surtout ne pas commettre d’erreurs et j’ai clippé le relais ! Un bon moment et des sensations incroyables à garder en mémoire pour ce faux premier 8a à vue qui ont le mérite de faire réfléchir sur les capacités que notre tête et notre état d’esprit peuvent donner à notre corps...

Rodellar
Rodellar était davantage une obligation de l’ordre du jardinage à vrai dire mais qui n’était pas pour nous déplaire.

Labourage intensif fin août
Fin août, nous avions laissé le jardin entièrement labouré après avoir passé des matinées à arracher les ronces et autres mauvaises herbes qui souillaient cette bonne terre. Alors en ce début novembre, on appréhendait un peu la découverte du jardin... Mais à notre grande surprise, c’était une belle herbe type gazon Barenbrug (le top du top en matière de gazon !) qui avait décidé de pousser ! De quoi nous permettre de poursuivre sainement l’entretien de ce jardinet et voilà que je me retrouve même à construire un mur de pierres pour le compost, à la manière des paysans aragonais, avec moins de succès tout de même quant à la rectitude du profil... Pas dit que mes maisons auraient tenu le poids des années avec cette technique !!

Une plus belle couleur début novembre !
Muret maison !
Le jardinage nous a tout de même laissé le temps de profiter du Mascun et je montre à Cédric quelques belles voies pour se remettre en canne : les Chacals 8b et Chorrera o la belle inconnue 8b/+ qu’il fait à vue pour cette dernière. Les conditions sont fraiches et légèrement humides déjà alors j’en profite pour faire le beau mur à réglette de Wiskyri 8a qui me faisait envie depuis bien longtemps mais qui reste inenvisageable en plein été... Cette fois c’était parfait ! Puis je râte de peu le flash de Gracias Fina 8a. Mais c’était une bonne mise en jambe pour ce qui nous attend en Andalousie. Sur ces belles notes, nous filons vers le sud !

La Sierra de Guara nous gratifie d'une belle mer de nuage pour notre départ
Notre premier stop se fait à Villanueva del Rosario, quelle baume ! C’est le genre de falaise où tu rêverais de faire du 8c pour aller mettre tes doigts sur ces belles colos perchées tout là-haut dans le dévers... Heureusement pour moi, il y a aussi des voies plus faciles. Je grimpe quelques jours en faisant du à vue dans les classiques en 7c : la Cenizo et la Calima puis repère la belle Golpe de Calor 8a+ pendant que Cédric passe directement aux choses sérieuses en pliant Mandanga total 9a en 2 jours. Tant que les copains ne sont pas arrivés, on garde un rythme décent et après 2 jours de grimpe c’est déjà le jour de repos mérité.

Nerja la touristique
Photo de famille en bord de mer
Début novembre dans l'eau
Cela nous permet de découvrir le village touristique de Nerja en bord de mer, de se baigner en plein mois de novembre dans une eau à 25°C et d’observer Linka s’initier au surf dans les rouleaux méditerranéens ! Céline et Seb nous rejoignent d’un trait de France pour plonger directement dans un bon bain salé. Les vacances sont lancées !!

Avant...
Après l'initiation surf !
Avec leur arrivée et celle d’Amélie, Julien, Max et Fanny, vient aussi celle du froid, du grand froid. La baume de Villanueva del Rosario, par grand froid, c’est compliqué... La brise se lève vers 11h et souffle jusqu’en fin d’après-midi et à cette période, la falaise ne voit pas le soleil. Les conditions sont patagoniennes et nous filons à Tajo de la Madera, une petite barre au soleil et à l’abri du vent dans un patûrage, derrière la grande baume de Rosario. Le secteur n’est pas inoubliable mais c’est une bonne alternative pour des journées glaciales.

Tajo de la madera
Le lendemain, Cédric est trop guronzé par son nouveau projet Mangarbo 9a+, qu’il me traine pour l’assurer malgré le froid. Je mets toutes les couches possible et armée ainsi, l’assure un long moment. Mais une telle envie est transmissible et quitte à être là, autant moi aussi retourner travailler mon projet Golpe de Calor. A peine descendue de cette montée glaciale, je me sens prête à mettre un essai pendant que Cédric se transforme en glaçon et regrette déjà d’avoir montré autant d’envie !

En mode guerrière contre le froid
J’ai dû choisir le pire moment pour commencer à grimper, un vent froid et persistant souffle sans arrêt, mauvais cycle. J’hésite à m’arrêter tellement le froid me prend mais la voie se prête plutôt bien au réchauffage de doigts. C’est en fait 3 bouts de voies entrecoupées de bons repos. Alors je prends chaque bout de voie un à un et récupère patiemment à chaque repos à la fois les doigts que les avant-bras ! Après un bon combat, même un ultime combat, j’arrive en haut de cette ligne avec un sentiment de satisfaction plus fort que jamais. Sur le moment, j’ai le sentiment d’être une guerrière  au mental d’acier qui a battu les éléments et ses propres limites pour atteindre le champ du rêve...

Perchés après Golpe de Calor 8a+
Avec ce froid, les copains ont renoncé à Rosario et nous n’étions que tous les deux pour partager ce beau moment ! Nous les rejoignons, sur notre petit nuage, à Archidona que l’on pensait plein Sud-Ouest mais malheureusement, la grotte ne passe pas non plus au soleil en cette période. Elle a au moins l’avantage d’être à l’abri du vent et d’abriter des voies incroyables en 8c. Ca donne là encore envie d’être fort !

La grotte d'Archidona
Seb force un bon coup dans Otra Generacion 8a 
Cédric, il marche à la pression et à l’ego et en croitant Golpe de Calor, je lui ai bien mis la pression ! Alors il a ressorti son mental de vainqueur et à peine arrivé, il se prépare pour Kalliste 8c. Après une longue gestion des 40 m de la voie, il réussit cette king line à vue sous les yeux médusés des locaux qui enchainaient ce jour-même leur projet voisin après 3 ans de labeur !

Au départ de Kalliste 8c à vue

Cédric a la moitié de l'immense Kalliste 8c

Fin de journée au soleil dans un joli 7a
Les jours suivants, nous filons vers Jaen, où les températures sont plus clémentes. Nous passons une  journée pluvieuse abritée par les dévers d’Otinar. Il y a là-bas le plus beau mur de colos que j’ai vu mais les voies ne sont quasiment que pour Cédric encore une fois ! Il passe à rien de faire Sex after Climb 8c/+ à vue. Avec l’humidité ambiante, la dernière réglette avant le bac, pleine de sika, est toute glissante et il zippe en faisant l’ultime relance salvatrice... Dommage !

La seconde avant la chute dans Sex after climb 8c/+
Avec Céline, nous nous tournons vers une classique sur patates en dévers puis dièdre technique « El Verdugo » 8a que nous faisons toutes les deux à vue ! Le plus dur n’était finalement pas la voie mais le combat psychologique contre ma propre tête pour garder la lucidité nécessaire et faire les bons choix dans les derniers mètres d’escalade après le crux. Décidément, ce trip m’apporte un paquet de leçons d’escalade ! J

El verdugo 8a à vue

Amélie dans la 1ere longueur d'El Verdugo 7b+
Nous visitons ensuite Reguchillo, une vraie barre plein sud en espérant voir enfin le soleil tant attendu mais ce n’est toujours pas notre heure. Nous sommes dans le brouillard toute la journée et après quelques jolies voies courtes et intenses, nous cédons à l’appel des tapas de Jaen !

Amélie s'échauffe dans le brouillard

Céline et moi dans les belles concrétions de Reguchillo
La fin du trip est plus douce. Les conditions sont meilleures pour Rosario et nous pouvons en profiter tous ensemble et leur montrer les magnifiques colos de la Cenizo 7c. 

Julien croite la Cenizo 7c tout en coincements de genoux
Tout le monde y va de sa croix et nous pouvons finir en beauté par ce que Juju et Cédric attendent le plus : des sessions parapentes ! Une belle journée à Loja nous permet de checker tous les décos possibles en attendant les conditions et de faire une bonne bambée... Le site n’est pas raide du tout et les conditions faibles nous surprennent un peu parfois pour poser un peu trop tôt !

Vol rando vers Loja
Repérage du déco Est
En attente des condis
Puis décollage en Sud
Pendant que Céline et moi finissons notre peau des doigts dans El Mundito Feliz 7c+, les autres découvrent Abdalaris qui se révèle être un site de vol incroyable. Ils se payent de beaux vols thermo-dynamiques de plusieurs heures en admirant les paysages andalous.

Grosse conditions pour Cedric au déco d'Abdalaris

Abdalaris
Une belle manière de clôturer un superbe voyage entre amis dans une région qu’il était temps de découvrir autant pour la grimpe, le vol ou le dépaysement culturel ! 

La bande de copains sous le soleil tant attendu !
Côté culture justement, nous n’avons pas vu un dixième du potentiel et nous le gardons pour nos prochaines visites, quand les conditions de vol seront mauvaises j’imagine.... Ah ces parapentistes !!

Pas franchement dur pour tout le monde le vol rando !