Ca fait bien longtemps que
j’entends parler de Kalymnos, que j’ai envie d’aller voir cette petite île mais
l’occasion ne s’est jamais présentée. J’en ai entendu parler en bien :
« c’est le paradis des grimpeurs, belles voies, confort et luxe du
logement (pour un grimpeur entendre, basiquement, lit et douche !), on y
mange bien, etc… ». Mais j’en ai aussi entendu parler en un peu moins bien :
« c’est blindé, les voies sont patinées et bourrées de magnésie, les
cotations ne veulent rien dire, etc… ». Il était temps de se faire sa
propre opinion. J’y suis donc partie avec certes quelques préjugées mais sans
vraiment savoir à quoi m’attendre.
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Un petit tour à Athènes en attendant l'avion pour Kalymnos |
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Salomé à proximité de l'Acropole |
On est parti avec une bonne bande : Marion,
Salomé, Amélie, Anne, Fred et Seb. Pas de quoi s’ennuyer mais du monde à
loger ! Notre première erreur a été de nous y prendre un peu tard pour
notre réservation de logement. Et oui, Octobre est l’un des pics de saison pour
la grimpe, avec le printemps, et les appartements sont pris d’assaut. Après de
nombreux mails et quelques faux espoirs, on finit par confirmer à Atlantis
Hotel. Ce petit hôtel familial de Myrties se révèle être un très bon
choix : à l’écart des bars et de
l’ambiance touristique de la grande rue de Masouri, un tarif très raisonnable
(10€/pers/nuit), une terrasse commune agréable et flexible et un accès au port
pour les départs matinaux à Telendos des plus rapides.
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Un aperçu du patio |
On découvre avec enthousiasme les
différents secteurs : Iannis, Grande Grotta, Spartacus, Odyssey.
L’escalade y est, il faut le dire, incroyable. Des colonettes, des chiches, des
patates, appelez les comme vous voulez, qui pendouillent de partout ! Il
faut apprendre à regarder derrière soi s’il n’y a pas une prise, s’habituer à
coincer un genou par ci, un dos par là ou bien carrément s’assoir. C’est
sacrément ludique et hors du commun! On se fait plaisir ça c’est évident.
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Amélie perdue dans les colos de la Grande Grotta |
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Ca force dur dans Priapos ! |
Nos soirs consistent à tester
quotidiennement un nouveau restaurant/une nouvelle daurade. Cure de poissons ! La mention spéciale est donnée au resto Panos
et sa gérante hyperactive et souriante. Oui il faut le noter car le tourisme de
masse a quelque peu blasé certains des commerçants si bien qu’il est parfois
difficile d’avoir un renseignement ou un service d’une manière agréable…
Dommage !
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Un coucher de soleil de l'hôtel |
Pour ce qui est de Panos, ce
restaurant aux couleurs rouge orangé est vraiment un must ! L’ambiance est
chaleureuse et surtout on y mange bien ! A Kalymnos, il faut savoir que la
commande d’un plat implique quasi systématiquement la présence d’un dessert et
voire également d’un apéritif. Chez Panos, la distinction se fait dans le
dessert, un gâteau fait maison différent chaque soir tandis que les autres
restaurants proposent des sortes de beignets à l’huile… et un peu au miel (!),
et dans l’offre de boissons gratuites (vins
ou bières en fonction de nos commandes du soir) pour terminer dignement le
repas. Bref, n’hésitez pas et allez-y les yeux fermés mais pas trop tard sous
peine de ne plus avoir de place !
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Le pas dur de Priapos 7c |
En parlant de tourisme de masse,
c’est peut-être ce qui choque le plus quand on débarque à Kalymnos. La rue
principale de Masouri n’est qu’une succession de restaurants, magasins de
souvenirs ou shops pour grimpeurs. On est loin des petits villages typiques des
iles grecques… Ici, le grimpeur consommateur est roi et ce jusque dans la
grimpe.
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Seb dans Ivy 7b : Kalymnos, photo typique! |
Avec le passage, les voies sont
marquées et surmarquées rendant les à vue relativement faciles au même titre
que certains sites espagnols. Néanmoins, faire des croix à Kalymnos est encore
plus aisé qu’en Espagne. L’escalade n’est pas du tout exigeante, les pieds sont
globalement énormes, les prises de main également ce qui explique peut-être la
grande réussite de tout grimpeur ayant uniquement grimpé en salle avant sa
première sortie en falaise à Kalymnos !
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Amélie dans Priapos |
Nous ne faisons pas exception :
Marion réalise son premier 7a à vue, Salomé une ribambelle de 7a+ et 7b, Seb
son premier 7c flash, Amélie et Fred un paquet de 7b+ et 7c et moi plusieurs 7c
et 7c+ à vue.
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Seul au monde à Secret Garden... |
Ce qui choque également, mais c’est
l’un des travers de la surfréquentation et du succès de Kalymnos, c’est l’ambiance
générale sur l’île. Comme chaque grimpeur vient en groupe et loge soit dans un
appartement soit à l’hôtel, il y a peu d’échange, quasiment aucune retrouvaille
avec les gens rencontrés la journée, occupés à courir d’un secteur à l’autre pour
repérer une voie libre et globalement très peu de partage entre grimpeurs
puisqu’il n’y a pas le temps de s’arrêter pour discuter, il faut d’ors et déjà
prendre son ticket et attendre pour la prochaine voie ! Heureusement, on arrive
à conjurer le sort en rencontrant des autrichiens sur un secteur isolé qui obligent,
de fait, les grimpeurs au confinement et donc à l’échange. Et pour la première
fois en 10 jours, on passe la soirée avec des étrangers !
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Salomé sous le soleil matinal à Télendos |
Pour changer d’air, nous partons une journée
sur l’île de Telendos, juste en face de Masouri. Levé matinal pour en profiter
un maximum. Nous sommes les premiers sur l’île et pour la première fois sur
place, nous ressentons un réel sentiment de liberté. La visite de cette petite
île est vraiment à faire et nous envisageons pour une prochaine venue, de
dormir sur place et de passer des journées à Kalymnos, plutôt que
l’inverse !
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Le cratère de Sikati |
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Amélie dans le 7c classique Sikati Cave |
Enfin, nous terminons la
découverte de Kalymnos par la location d’une voiture et des classiques
scooters. Nous nous rendons au « nouveau » secteur de Secret Garden,
toujours pas dans le topo mais déjà surfréquenté. Il faut dire qu’il vaut le
coup en cette période de l’année : à l’ombre toute la journée et proposant
des voies de qualité. Nous allons
également admirer le cratère de Sikati Cave pour une dernière journée de grimpe
prolifique et nous nous évadons du tumulte de Masouri pour visiter le petit
port de pêche de Vathis.
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Seb dans Bourrée mais pas pleine 7b+ à Secret Garden |
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Caro dans Kaly Diva 7c |
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Amélie dans Puffa puffa puffa 7c |
Finalement Kalymnos est une belle
destination grimpe, quelque peu hors du commun, qui offre du confort et peut
satisfaire aisément les besoins d’une famille avec enfants en bas âge. Mais il
faut être préparé à l’ambiance consommation d’une Côte d’Azur estivale. On est
loin de l’atmosphère fanatique et plus roots de l’Espagne et il faut avoir bien
conscience que ce n’est pas ce que l’on vient chercher à Kalymnos pour ne
pas être déçu !
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Une belle fin de séjour à Secret Garden |