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mardi 28 octobre 2014

Gastronomie béarnaise et catalane


Voilà près d’un mois que les études sont finies, stage et soutenance validés. Alors en attendant d’avoir le diplôme bien en main, j’en ai profité pour repartir me balader.
 
Retrouvailles des copains du coin
 
Tout a commencé sur les chapeaux de roues par les 24h du Mur à Oloron, dans mon cher Sud-Ouest. Une compétition festive toujours aussi plébiscitée ! Cette année j’y entraîne des amies peu habituées des compétitions, Marion, Salomé et Jeanne, et force est de constater que celle-ci les a complétement convaincu !
 
Repas festif
 
On a autant grimpé que bu du Jurançon et c’est peu dire aux vues des courbatures et de notre semaine d’ascétisme qui a suivi ! Je termine 10 ème en réalisant un 8a+ en mur vertical, les dévers m’ayant moins convaincu étonnamment… Dans tous les cas, la croix de la soirée a été celle de la piste de danse, une croix qui vaut beaucoup de points hors compétition ! ;)
 
Alors que Pippa nous arbore son plus beau déguisement !
 
A peine les finales, aussi spectaculaires que réussies, terminées, bravo aux ouvreurs, nous filons vers l’Espagne la bien-aimée et Margalef. Le stock  a été fait à l’usine Lindt et c’est avec 2 kilos de ce doux chocolat que nous roulons gaiement vers le temple catalan des bi-doigts. Sur place j’y retrouve l’équipe Simond pour trois jours de photos et vidéos sous la pluie, le soleil, le brouillard. Rien ne nous arrête. Mais connaissant le talent de nos deux adeptes du boîtier, Sam Bié et Bertrand Delapierre, le résultat devrait être plutôt réussi malgré les conditions !
 
Des conditions certaines...

  C'est le temps idéal pour repérer des projets pour Novembre prochain, à l'abri de la pluie sous les dévers de la Finestra.


El Fustigador en repérage
Photo : Sam Bié

El Fustigador entre deux coulées
Photo : Sam Bié

Pendant ce temps, mes acolytes d’Oloron, accompagnées de Pippa, dégustent du Lindt à tous les repas ou des figues ou des amandes, récoltées au fil des secteurs : un vrai régime d’athlète ! On grimpe encore trois jours et on découvre notamment la nouvelle petite barre à gauche d’Espadelles, équipée il y a un an. Elle offre une escalade courte et rési avec un rocher encore assez abrasif pour les doigts et croustillants pour les pieds mais c’est du pur Margalef style et a le bon goût d’être orientée Est ce qui permet de jongler avec Espadelles classique pour éviter ou non le soleil !
 
Jurançon et patatas bravas, un mélange détonant
 
Notre séjour catalan se termine par une soirée internationale où catalans, allemands et français se retrouvent autour d’un verre de Jurançon, fraichement rapporté des 24h du Mur. Le boucle est bouclée, il est temps de repartir en France avant un nouveau départ, en Grèce cette fois.

mardi 9 septembre 2014

Esprit es-tu l'axe? à Glandasse



Aussitôt dit, aussitôt fait ! Après cette fameuse mise en bouche au rocher du Midi dans De Charybde en Scylla, le week-end suivant, on s’est attaqué à plus dur. 

Le Pestel, Glandasse
Crédit photo : A. Lapostolle
C’est Théo qui a d’abord parlé du Pestel à Glandasse ; du vrai chinois à premier abord. Il était plutôt attiré par Recto Verso, mais après avoir feuilleté quelques topos je l’incite à aller dans Esprit es-tu l’axe ?, voie qui passe droit sur le Pestel et sort joliment au sommet. Sans compter que ce week-end là, Max est de retour de sa (belle) saison de canyons et est bien motivé pour retrouver des sensations de grimpe ! Rien de mieux qu’une grande voie qui déroule pour se refaire une santé niveau grimpe. Les dés sont jetés, on part tous les trois dans Esprit es-tu l’axe ?

Théo au départ
 
La voie c’est 230m de dalle ou vertical qui remontent le beau piton rocheux posé comme en équilibre sur la barre de Glandasse. Les cotations oscillent entre 7a et 7c, équipement Mussato. Autrement dit, même si ce n’est pas très long, ça ne va pas dérouler en vrai!

Fait pas chaud...
 
On part à 7h de la voiture, l’approche est longue et pénible notamment une fois atteint le pied des falaises, pour traverser jusqu’au Pestel. Bref, à 9h30 on commence à grimper. Théo s’occupe de L1 en 7a+ et L2 en 7a, une belle entrée en matière. On est surpris par l’adhérence du rocher. Heureusement qu’elle est là car on passe plus de temps les pieds à plat que sur des prises et vue notre rapidité d’exécution, on s’étonne de ne toujours pas être dans le baudard après un zip malencontreux. Ces deux longueurs sont vraiment engagées, on est content d’être en second pour faire passer l’onglée et s’échauffer sans trop de pression. Il paraît que les suivantes sont mieux équipées !

Une belle dalle engagée pour commencer
 
Max part dans L3 en 7c, une traversée à droite en dévers effectivement bien équipée. Il se met un magnifique combat et passe pas loin de l’enchaînement. Scratch, une Caro écrasée contre le rocher et un beau vol pour Max ! On est vraiment impressionnés avec Théo et d’autant plus quand on met les doigts sur les prises… En plus d’être très difficile à lire, le rocher est un peu péteux et c’est loin d’être rassurant en tête.

Max dans L2
 
Je pars ensuite dans L4 en 7c aussi, une dalle orange et grise. Ca a l’air magnifique ! Dès la sortie du relais ça grimpe et je m’emploie pour ne pas tomber sur mes compagnons ! Un bon combat m’amène à la moitié de la longueur où je me trompe complètement de direction. Impossible de revenir de l’autre côté, dégaine, décalage à gauche et c’est reparti. La suite reste encore bien obligatoire, ça grimpe entre les dégaines. Je n’essaye pas d’enchaîner la fin car on a comme une légère impression que le temps passe… Théo me rejoint déjà bien entamé tandis que Max passe là encore à rien d’enchaîner la longueur ! Un petit zip juste sous le relais…


L2, 7a de toute beauté
 
La longueur suivante, en 7a, a franchement l’air moche : un rocher tout fissuré, d’apparence peu solide. Théo se dévoue pour y aller. C’est clairement la longueur la plus aérienne et la plus mentale. On n’en mène vraiment pas large, même en second… Et on ne profite pas trop de la grimpe. Passons !

Fin technique de L3, 7c
 
Après s’être bien caillés dans les premières longueurs, on est maintenant en plein cagnard avec une longueur dalleuse en 7b+ qui nous attend. Max s’y colle et se met bien la trash pour passer. Enfin ça c’est d’après les bruits entendus car bien sûr, comme la longueur traverse bien à gauche, on ne voit plus le grimpeur ! Le crux est vraiment dur, bien plus que le 7a obligatoire annoncé selon nous. Le jeté sur cordelette, laissée par nos prédécesseurs, ravit Max pendant que Théo et moi optons pour un stratégique pendule vers de bonnes prises.


Pause décompression stratégique à R3
 
On ne regarde pas l’heure mais on sent qu’il est tard, qu’on n’a clairement pas avancé et qu’il est temps de se presser. Je me charge du dernier 7b, très long, sur un beau rocher pour les ¾ puis un jardin pour atteindre le sommet du Pestel. Le pas dur n’est franchement pas facile et carrément obligatoire. Je m’y reprends à plusieurs fois, d’abord pour comprendre, puis pour oser tirer sur la petite écaille du crux et enfin tenir le blocage nécessaire au mouvement. Ces mouvements terminent de nous achever et on assiste au coucher du soleil au sommet du Pestel… Oups !
 
Max dans la fin de L4, 7c

Les rappels se font dans la voie de gauche Babel. Mais qui dit coucher du soleil dit aussi lever du vent… On est plaqués contre le rocher, les cordes sont à l’horizontal, il faut penduler face au vent. On n’a pas tellement le temps de regarder les longueurs dans lesquelles on descend mais c’est raide et peu prisu… Encore une autre affaire ! On observe néanmoins les dessins du lichen sur les faces grises, à la limite du psychédélisme. 

R4, maintenant il fait chaud...

On a droit à quelques frayeurs de coincements de cordes mais tout se passe finalement bien ! Soulagement et réconfort ! On mange la tablette de chocolat au pied de la face au lieu du sommet mais qu’importe ! On est redescendus sans encombres, fatigués mais heureux !
 
Fin de L4

Il nous reste encore quelques heures de marche pour retrouver la voiture. On innove en passant droit dans la forêt, en mode chasse aux trésors. Et quelle joie quand on trouve le nôtre de trésor : le chemin !

Sommet, coucher de soleil, pas content...

00h30 à la voiture, le temps de grignoter un petit truc et nous voilà à 3h à Grenoble. Demain, il faut bosser ! Bonne nuit !

Au sol, cette fois on est contents ! :)

mardi 2 septembre 2014

De Charybde en Scylla au Rocher du Midi



Pas besoin de faire du parapente pour passer une journée dans les nuages. Il suffit d’aller au Rocher du Midi un jour où le temps est prévu au beau fixe !

Le Rocher du Midi raccourci
 Une météo décidément bien capricieuse cet été nous éloigne, Amélie et moi, de la Suisse et de notre projet au Wendenstock. On ne se laisse pas abattre et on refait nos plans pour visiter les classiques au-dessus de la maison. Pour nous ce sera De Charybde en Scylla, une bonne mise en bouche avant de s’attaquer à plus dur dans ce style.

Préparation glacée

Ce week-end là, on a aussi motivé Théo à venir visiter nos parois. Il emmènera Raphaëlle dans Bille de Clown. Pour une première en grande voie pour elle, c’est plutôt pas mal ! En ce qui concerne Jérôme et Hugo, il ne faut pas leur en dire beaucoup pour qu’ils se joignent à nous, dans Bille de Clown eux aussi. Et c’est parti pour une collective au Rocher du Midi !

Raph et Théo en terminent avec L1

L’approche est étonnamment engloutie en une petite heure (merci les bâtons !) et on démarre les premières  longueurs dans un brouillard opaque. Ca va se lever ! Evidemment, on choppe des onglées. Pour un mois d’août à cette altitude, c’est une première ! On se fait vite rappeler à l’ordre et Amélie nous gratifie d’une jolie petite chute au deuxième point. C’est bon, on est dedans maintenant !

Amélie au départ teigneux de L1

Une fois que nous sommes réchauffées, les longueurs déroulent davantage. La troisième longueur, en 7a, assez bloc, me fait tomber une fois et je redescends direct au relais, un peu malgré moi, pour repartir et profiter pleinement du voyage en connaissant le petit pas retord.

Fin de L3
Amélie arrive à R3
La suite, L5, L6 et L7, est grandiose. A ce jeu-là, on n’envie pas les parois du Verdon et avec cette brume l’ambiance est tout autre. Amélie gardera d’ailleurs un souvenir ému de la cinquième longueur. Dans L6 et L7, on accède au fameux pilier criblé de trous et on a une vue magnifique sur les copains dans Bille de Clown. Il y a une sacrée ambiance et la qualité du caillou nous enchante.

L4

Fin de L4
Le beau pilier de L6



Fin de L6
 Tout au long de la voie, on observe à travers nos nuages, le décollage de Saint Hilaire qui ne désemplit pas. Faut croire qu’il y a de supers condis ! Un parapentiste vient même nous narguer à quelques mètres de notre pilier. Mais à ce moment-là on se dit que s’il était grimpeur, il raterait quelque chose de là où il est !
Les copains pendus à R6
Calée à R6 !
 Les deux dernières longueurs sont beaucoup moins agréables. Le rocher n’y est pas excellent et l’équipement lointain aidant, on apprécie moins la grimpe et on pense davantage aux potentielles chutes. Mais le sommet approche et ces deux longueurs ne gâchent en rien notre enthousiasme vis-à-vis de la voie. On serre les dents pour ne pas tomber et on arrive en haut !

La Chartreuse
L’arrivée sur le plateau est récompensée par un rayon de soleil et encore plus par la tablette de chocolat patiemment emmenée et conservée ! On retrouve Hugo et Jérôme en haut de Bille de Clown pour la partager et on attend, attend, attend que Théo et Raph nous rejoignent pour finir le dernier carreau !

Happy chocolate !

Le sommet

mardi 26 août 2014

Ubaye : grimpe, parapente et émerveillement !



Ce qui est bien quand on rentre de voyage, c’est qu’on a l’esprit bien plus ouvert qu’avant le départ. Nos yeux sont capables de remarquer des choses qui nous seraient totalement passées inaperçues autrement. Aussi, quand je suis rentrée de Turquie en Mai 2013, je suis allée faire un tour en Ubaye, région natale de Céline et totalement inconnue pour moi ; et c’est là que le miracle se produisit ! 
 
Champignon atomique 7c+
Je me suis retrouvée émerveillée devant une région boisée de forêts de conifères, après un mois passé en des terres arides, où l’ocre de la terre et le bleu du ciel ou de la mer sont les couleurs dominantes. Je suis convaincue que, si j’étais venue à un autre moment, cette région ne m’aurait pas fait autant d’effet. C’en est d’ailleurs un peu triste. Pourquoi ne sommes-nous pas capables de nous émerveiller au quotidien de ce qui nous entoure ?

Seb dans un 7b

Céline dans le même 7b
Proust disait « Le véritable voyage de découverte ne consiste pas à chercher de nouveaux paysages mais à avoir de nouveaux yeux ». Cette phrase prend tout son sens à présent. Peut-être faut-il un arrachement de ses habitudes, de ses coutumes pour s’extraire de son quotidien et le retrouver quelques temps plus tard avec autant de ferveur, l’œil neuf.

 Bref, cette visite, en dehors de cet enchantement paysager,  a été l’occasion de découvrir un joli site d’escalade : Méolans. Une belle face sud sur un calcaire sculpté de petites réglettes  offre à la fois des petites voies teigneuses à côté de grandes envolées continues. Il y en a pour tous les goûts et la dynamique d’ouverture est toujours présente sous l’œil avisé notamment de Laurent Perez, très actif de ce côté-là !

Un cadre sympathique
 Une visite en juin donc, en rentrant de Turquie, par temps frais, pour découvrir qu’il faut arquer puis une autre en décembre, accompagnée de nos locaux préférés, Céline et Seb, et de David, la machine espagnole, qui n’en revient pas de la qualité du rocher, pour concrétiser. Et oui, ce site a l’énorme avantage d’être grimpable en plein hiver alors que tout autour est enneigé ! Avantage notable quand on sait que la salle d’escalade de Barcelonnette, pour l’instant, est un frigo, surtout en hiver !
 

Champignon atomique 7c+
Mais j’ai dernièrement aussi eu l’occasion de retourner dans cette vallée et de l’admirer d’un tout autre point de vue. Vue du ciel ! 

Vue du ciel
Cela devait bien finir par arriver : le premier week-end entièrement consacré au parapente ! Pas de grimpe mais deux jours de vols. Autour de Barcelonnette d’abord, où je me fais expliquer l’atterrissage depuis le décollage. C’est bien normal ! On passe les pieds dans le nuage, on vole face au Chapeau de Gendarme puis atterrissage en solo. C’est sacrément classe ! Enfin une initiation au kayak nous occupera une bonne partie de l’après-midi.

Explication de l'atterro

Les pieds dans le nuage

Céline et sa nouvelle voile

A l'approche de l'atterro
Le lendemain, on vole autour de Grenoble. On découvre quelques sites du coin : Montlambert, le Sapenay et Chamoux. C’est l’occasion de prendre les premiers thermiques et de faire un peu de soaring. Allez, encore un peu de pratique et je comprendrai comment ça marche ! Et pendant que je retourne au boulot, Seb, Céline et son frère s’en vont décoller de la Dent de Crolles ! Une bien belle croix !

Elle est belle !