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mardi 6 mai 2014

10 jours entre Arapiles et Grampians!

Vous vous souvenez des quatre compères croisés sur l’une des arêtes du Pole Dancer en Tasmanie? Et bien c’est avec eux que j’ai fini ce voyage en terres australes. Une rencontre fortuite car ils avaient eux aussi prévu un passage par les Grampians et le Mount Arapiles avec un connaisseur des lieux en la personne de Yannick, déjà à sa 3eme visite.

Deux des douze apôtres
Le lendemain, ils sont toujours là mais avec plus de houle!

Je les rejoins sur la Great Ocean Road, route touristique par excellence mais pour cause ! C’est magnifique ! Une côte fracturée laisse apparaître un grès orange aux formes toujours plus improbables ! L’harmonie des couleurs est un plaisir pour les yeux et on ne se lasse pas de regarder les vagues s’écraser et les surfeurs s’amuser... ou l’inverse !
Un des paysages "classique" de la Great Ocean Road
London Bridge

Ensuite, on file dans les Arapiles. Alors globalement, l’état de Victoria, c’est plat ! Il y a un gros massif, les Grampians, et un beaucoup plus petit, le Mount Arapiles. Et quand on est en train de grimper dans les Arapiles, ce que l’on voit à perte de vue ce sont des champs, des champs et... les Grampians si on regarde dans la bonne direction ! Et si on est chanceux, on aperçoit même le Taipan Wall (toujours fermé depuis l’incendie de janvier) briller au coucher du soleil !
Yannick dans Scorpion Corner 6c


Nath dans la fin de Scorpion Corner




La caractéristique principale des Arapiles c’est qu’il n’y a quasiment pas de spits sur le millier de voies recensées ! Place au trad ! Bon au début j’étais pas vraiment prête à me lancer, surtout après une approche au premier secteur des plus aériennes ! Du coup je cherche les spits ! Et des fois c’est traitre, à l’image d’un 7b+ sur une arête où deux points équipent la première moitié puis plus rien et si tu suis les spits, tu te retrouves dans un 8b ! Leçon retenue ! Rémi et Fab s’amuseront tout de même bien dans l’arête une fois tous les mouvements en tête !

Fab dans l'arête en question

Have a Good Flight 7b
 Le dernier jour aux Arapiles, ça y est je me sens prête pour le trad ! On rejoint Fab, Nat et Yannick à Yesterday Gully, une gorge bien abritée du soleil, parfait quand il fait chaud comme ce jour-là ! Ils me flashent, protections et mouvements dans un beau pilier Blue Hawaii en 6b+.

Blue Hawaii 6b+, première voie en trad !

De nouvelles sensations, une grimpe complètement différente, posée sans prise de risque mais je force comme dans beaucoup plus dur ! Le relâchement c’est pas facile quand on n’est pas serein ! Et j’en ferai les frais la voie suivante, Fever Pitch 6c+/7a, un beau mur de 40m qui sort au sommet de la face, une section dalleuse protégée par un spit puis une fin sur des blocs béton qui offrent des bacs énormissimes ! Majeurs à eux seuls, alors l’ensemble ! Bon deuxième voie en trad et première chute !! Sur un piton en place, après un combat comme les plus gros efforts que j’ai pu me mettre dans certains 8a ou 7c+ à vue ! Mais là c’était bien plus facile et pourtant les doigts ne tenaient plus rien ! C’est vraiment autre chose le trad et c’est tant mieux! Ca ouvre de nouveaux horizons, à mon plus grand plaisir !

Assez haute la première protection dans Fever Pitch 6c+/7a
Une idée de la belle longueur de Fever Pitch

Les gars, quant à eux, tapent des essais dans Yesterday, un 7b+ complétement vierge. Il faut même placer le premier point à la perche vu le départ lisse... Ce jour-là ils s’accordent à dire qu’ils n’avaient pasfait de voies comme ça, aussi belles, complètes et avec autant de caractère auparavant. Mais ça c’était sans compter sur les Grampians !

Nut-perche!
 Un jour de repos-propreté et on est dans les Grampians. D’ailleurs, pour les bons plans douche c’est à la piscine municipale d’Horsham que ça se passe ! Les Grampians, c’est absolument immense, assez dépaysant avec les pistes vibrantes en terre rouge et les kangourous à chaque recoin et complètement calé ! Ca donne envie d’y passer des semaines, surtout vu l’ampleur des possibilités !
Yannick dans une dernière voie dans les Arapiles et au fond les champs à perte de vue !
Rémi dans Eye of the Tiger 8a à Muline
On a passé une journée à Muline, secteur de couennes équipé et ultra déversant ! On s’est tous un peu fait secouer sauf Rémi qui s’offre la classique Eye of the tiger 8a ! Et le lendemain, Yannick avait repéré un mur complétement paumé et perché qui lui faisait envie depuis des années avec seulement une dizaine de voies, mais alors quelles voies ! On a fait le plus beau 7b du monde ! Ahah, on le dit ! Trois jours avant c’était Yesterday la voie la plus folles qu’ils avaient fait mais ce jour-là, il n’y avait pas photo ! Un mur immense, plus de 40m de haut sur 100m de long, coupé au couteau ; au milieu de cet océan orange et lisse, une coulée grise fournie en prises avec pour seul équipement un carrot bolt à 3m du sol (c’était un peu trop lisse et dur pour laisser cela vierge). Cette voie c’est Archimedes Principles 7b/+ : une traversée sur bonnes prises après le difficile départ du sol qui nous amène à 10m de haut, puis c’est 30 de règles et bonnes prises diagonales sans trop de pieds, de la pure conti ! Clairement, entre être à vue en plaçant les protections, la faire en sachant où il faut mettre quoi et la faire avec les protections en place où il n’y a plus qu’à grimper, ce sont trois cotations différentes ! Fab a l’honneur de partir à froid dedans, nous sort un magnifique combat et enchaîne cette longueur d’anthologie. Pour ma part, encore peu à l’aise dans ce type de terrain, j’irai juste après Yannick, avec des protections en place et en béton et savourerai ce moment en sentant l’acide lactique un peu monter dans mes bras ! Bref, cette voie est simplement magique !

On se sent petit dans Archimedes Principles 7b...
...tout petit...
...heureusement Fab n'est pas trop loin pour me tenir compagnie !

jeudi 1 mai 2014

Quand tout vient d'une photo...

On partait effectivement en Tasmanie avec comme objectif le Totem Pole. Mais on n’allait pas se limiter uniquement à cela. Il a fallu une simple couverture du magazine Rock and Ice, posé négligemment dans le salon de Kylie à Sydney, pour nous donner envie… deux jours avant le départ ! Encore un chef d’œuvre de Simon Carter !

La couv qui donne l'inspiration
 Ce beau pilier en 6c se trouve au bout du monde, on peut le dire ! A l’extrémité du Cape Raoul sur la péninsule Tasmane. Cette voie c’est un peu l’aventure comme laisse présager le topo.

Une idée de la course d'arêtes qui nous attend

Avant de savourer ce moment de grimpe, perché, il faut déjà marcher deux bonnes heures qui nous laissent découvrir petit à petit la belle journée qui nous attend et le cadre dans lequel on va évoluer ! Pas déplaisant !

Le Wedding Cake
 Ensuite, après un premier rappel et une traversée à flanc de pente, on atteint les premières longueurs qui permettent d’accéder au Wedding Cake qui surplombe le Pole Dancer. Ces deux longueurs en 18 (6a) valent déjà le détour, surtout la deuxième : grimpe entre deux piliers avec vue plongeante sur la mer puis une fissure bac diagonale !

Première longueur d'accés au Wedding Cake
Fanny dans la fabuleuse deuxième longueur d'accès au Wedding Cake

A partir de là, la course d’arêtes commence ! Marche en équilibre entre deux assauts du vide. A l’amorce du rappel suivant, on aperçoit deux cordées en pleine ascension du pilier ! Ca a l’air magique !

Pole Dancer en vue
Les Grenoblois à l'assaut du sommet

Un peu de « scramble », traduire bartass dans du terrain pourri et aérien, tout ce que j’aime puis on atteint une cheminée qui mène à la dernière arête avant notre objectif. Et sur cette arête, on croise les deux cordées déjà sur le retour et ce n’est autre que Rémi, un copain de Grenoble, accompagné de Fab, Nat et Yannick en voyage pour quelques mois dans l’hémisphère sud. Pour une voie peu fréquentée où les grimpeurs se font rares, c’est carrément improbable qu’on se croise là mais… la vie est bien faite !

Encore une longueur avant d'atteindre le pilier
Dernier rappel, on se rapproche!
 Un dernier rappel et on peut commencer les deux longueurs du Pole Dancer. Pendant que Pierre se balade dans la première longueur en cheminée, Fanny et moi nous amusons du spectacle de phoques en contrebas… De drôles de bêtes !

Pierre dans LA longueur de Pole Dancer
 Après nous avoir emmenées jusqu’au pied du pilier, Pierre a la gentillesse de me laisser passer devant pour LA longueur ! Merci, merci, merci ! Je me suis régalée ! De la compression avec les yeux dans la mer, d’un côté ou de l’autre !

La fameuse longueur
Photo poster de Fab, Nath, Rémi et Yannick!

 Un relais posé au sommet, en légère pente, une photo, on savoure 30 sec et c’est déjà l’heure de repartir. On n’est pas en avance sur la nuit !

Summit !
 On refait le chemin à l’envers ; Fanny peaufine ses techniques de cheminées, on savoure (plus ou moins) le coucher de soleil et on retrouve Oliv’ et Sophie au pied des derniers rappels à la nuit tombante. La dernière remontée sur corde, qui finit d’achever les troupes, se fait de nuit, tout comme la marche de retour et à 23h on est enfin de retour au parking après l’une de plus belles journées de grimpe que j’ai eu l’occasion de faire !

Retour au parking : heureux!
 Si vous allez en Tasmanie, ne vous arrêtez clairement pas qu’au Totem Pole et allez faire un tour au Pole Dancer ! Bien que ces deux voies soient difficilement comparables et incroyables chacune dans leur genre, j’ai un petit faible pour cette journée au Pole Dancer, pour le cadre plus qu’hallucinant, l’intensité de la course et sa diversité. Je n’ai qu’un mot : Foncez !

jeudi 17 avril 2014

Totem Pole, Tasmanie

« J’y vais mais j’ai peur », cette phrase culte, n’a jamais aussi bien représenté notre état d’esprit avant de partir pour le Totem Pole !

Ambiance à R0

Tout commence il y a près d’un an quand un copain baroudeur de Centrale, Flo, m’envoie une photo du pilier en me disant que des gens un peu fous grimpent là-dessus. Ca reste dans un coin de ma tête sans trop y penser : je ne vais pas en Australie de si tôt de toute façon ! Puis, concours de circonstances, un autre copain, Pierre, grimpeur cette fois, part étudier 6 mois à Sydney. L’occasion est trop belle ! C’est décidé je le rejoins un mois.

Fin de la première longueur, Deep Play
 Alors on recommence à penser au beau pilier posé au milieu de l’eau et on commence à se renseigner ! Ca grimpe, deux longueurs en 7b. C’est en partie équipé, a priori plutôt engagé et il faut compléter par quelques friends dans les fins de longueur … Mais surtout les manips d’accès et les conditions météo adéquates me laissent perplexes : rappel, pendule, tyrolienne pour le retour à la terre ferme, houle, marées, vagues. C’est pas comme si on allait faire une grande voie à Riglos !



Deuxième longueur, The Free Route

Bref, merci à Arnaud Petit et à Mayan Smith Gobat pour leurs infos, eux qui avaient fait la voie assez récemment. Une fois convaincus, avec Pierre, qu’on peut le faire, les billets d’avion sont pris et on se retrouve à scruter pour la première fois de notre vie un site météo de surf ! La bonne blague ! Le vent semble être dans la bonne direction pour ne pas s’engouffrer dans la gorge où se trouve le Totem Pole, la mer plutôt calme selon nous, demain on tente notre chance !

Pierre dans la fin de la deuxième longueur

Du coup levé 5h30 : la marée basse est prévue pour 8h et il y a 1h30/2h d’approche. Le sentier d’approche est incroyablement aménagé, marches en pierres, passerelles en bois etc… et on a la chance de croiser quelques wallabies en cette si bonne heure. Quand on voit pour la première fois le totem pole, du haut de la falaise avoisinante, deux sensations s’affrontent : « c’est ce petit truc !? », la falaise surplombant le sommet de près de 40m et une boule se forme en même temps dans notre ventre, de peur pour moi, d’excitation pour Pierre ; le cadre est tout de même impressionnant et austère ! On a de la chance, la mer est ultra calme, il fait grand beau. A moins que la voie ne soit beaucoup trop dure pour nous, on devrait arriver au sommet !

Les copains sont là!

 A partir de là, tout se déroule de la plus parfaite des manières. Installation du rappel, Pierre réussit le pendule du premier coup et je le rejoins au relais suspendu 5m au-dessus de l’eau ! On se sent un peu seuls, même si les dauphins ne sont pas loin, pendus à notre bout de caillou et entourés par 100m de falaise tout autour de nous. Heureusement, les copains sont au-dessus pour nous tenir compagnie ! La première longueur est légèrement humide, il faut rester vigilant. Pierre s’en sort à merveille et je le rejoins sur la vire du premier relais. La moitié du boulot est fait, on est contents, la grimpe est belle mais la boule au ventre est encore là surtout quand je lève la tête pour voir la seconde longueur de 40m sur le fil de l’arête ! Contrairement à la première, cette longueur est complètement sèche, sur du beau rocher, de grosses règles éloignées alternent avec les plats de l’arête. L’escalade y est vraiment magnifique ! Je me fais quelques frayeurs avec une belle zipette et me bat mentalement vu l’espacement des points mais finis par passer les difficultés sans tomber et arrive à l’endroit où il faut placer quelques protections. Un beau réseau de fissures m’offre de multiples choix. Je n’hésite pas et avec trois (!) nouveaux points fraichement posés, me voilà au relais final ! Pierre déroule à son tour, encore une fois sans difficulté. Il reste les 5 derniers mètres et nous voilà debout sur le sommet !

Au sommet !

On a fait le Totem Pole, de la plus belle des manières. Tout s’est déroulé parfaitement, sans aucun accroc ! Incroyable ! On s’était peut-être un peu trop mis la pression mais mieux vaut ça que d’arriver mal préparés et on savoure d’autant plus le sommet!! A 10h30, on est de retour sur la terre ferme via la tyrolienne.

Tyro de retour

Il nous reste toute la journée pour faire venir les copains qui nous ont soutenus tout au long de la voie. Ils se régalent dans la seconde longueur pendant que Pierre assouvit son envie de highline ! On en profite même pour faire des photos "chocs" qui n'apparaitront pas ici mais qui nous permettront d'avoir une journée de van gratuite!!

Oliv' dans la deuxième longueur pendant que Pierre se prépare en highline
 Finalement, le Totem Pole est une voie magnifique, qui tient sa réputation et qui vaut le déplacement. L’escalade y est belle, dans un cadre magnifique et impressionnant. Un rêve de grimpeur réalisé … parmi tant d’autres !

Fanny dans la deuxième longueur




mardi 12 novembre 2013

Xiketeta, je te tiens!

Xiketeta, 30 m de mur vertical ou très légèrement déversant, des petits bi doigts, des mono doigts, de la rési et surtout beaucoup de technique… Bref une voie pour petits doigts, une voie pour filles et une voie spécialement dans mon style ! Initialement cotée 8b pendant près de 3 ans, la côté a été revue à la baisse suite à l’homogénéisation de tout Margalef voire de toute l’Espagne(!). Bon celle-ci mérite bien sa décote mais elle n’en reste pas moins un bon 8a+ et surtout une voie magnifique ; ouverte par le local Vicent Palau, comme souvent pour les plus belles du site !

Un soir à Espadelles en Janvier 2013...

Cette voie ça faisait presque un an que j’y pensais. Lors de notre trip de deux mois l’hiver dernier avec Vincent, j’étais allée y faire un tour, pour voir… A ma grande surprise, tous les mouvs se font direct, faut dire qu’intrinsèquement ils ne sont pas beaucoup plus durs les uns que les autres mais je me dis « oulala que c’est rési ! ». On est en février, c’est la fin du trip, ce sera pour une prochaine fois !

Vacances de la Toussaint, il y a 15 jours, grosses conditions de collante, on est 3 jours à Margalef avec Céline. Je retrouve les mouvs et me dit qu’ils sont plus durs que la dernière fois… Ca promet ! Puis au premier essai je tombe tout en haut, sous le dernier point, en ratant un mono doigt à viser. A chaque mouvement, je suis surprise d’avancer et me dis que c’est un bel essai, que c’est pas si rési finalement et que ça peut vraiment faire maintenant ! Les essais s’enchaînent et je tombe à chaque fois en haut au même endroit… Au bout des 3 jours, à mon meilleur essai j’ai progressé d’un mouvement par rapport au 1er ! Autant dire que la voie devient psychologique !!!

En route!

Un des moyens en escalade, quand on commence à faire un blocage mental, c’est de changer de méthode. Ainsi, on repart à zéro, la tête ne sait pas ce qu’on veut avec ce nouveau passage et « aller venga », il faut tout donner ! Les copains me donnent donc une nouvelle méthode que je garde dans un coin de la tête. Je retourne 5 jours à Marseille pour les cours ; tellement de boulot que je n’ai pas le temps de grimper une seule fois… L’envie monte et le samedi, je suis de nouveau à Margalef ! Je mets un essai avec cette fameuse nouvelle méthode et tombe au même niveau de ce qui devient … une habitude ! Ca n’a pas marché et la méthode ne me convient finalement pas trop.

Nouvel essai, dernier essai dans ma tête… Je n’ai jamais mis autant d’essais dans une voie (ce doit être le 7eme seulement mais bon…) et mon mental est à rude épreuve ! J’en ai marre d’essayer toujours la même voie après avoir fait tant de kms, envie de changer… Bref je me dis que c’est le dernier et près on change ! Et là… je fais un mouvement de plus par rapport à d’habitude, j’ai les doigts dans le bac final mais les fesses déjà dans le baudrier…. « Nooooon » !

Fin de journée, frustrée mais c’est obligé, après un essai pareil où la voie était si proche, il faut en remettre un ! Le lendemain, on s’échauffe tranquillement au soleil, on ramasse des argousiers et j’essaye d’enlever la pression que j’ai en moi et de faire monter l’envie, le plus important ! Sur l’approche, je fais un gros travail mental, me disant que cette fois c’est la bonne, ma méthode me convient, si je monte le pied exactement où il faut, ça passera ! Bref j’essaye de changer mon esprit de l’état dans lequel j’étais les autres fois où je tombais. Peu importe l’état physique dans lequel j’arrivais sous le pas, je tombais… C’est que tout était dans la tête et la tête pas à sa place !

Heureuse!

Ce 8eme essai sera bel et bien le dernier ! Les conditions sont parfaites, l’envie est là, je suis ultra concentrée, aucune erreur, un peu comme dans un état second, je passe la section qui m’a si souvent fait tomber, sans un doute, sans crier. Il reste les 5 derniers mètres, plus faciles mais encore soutenus. La pression est là maintenant mais j’assure tous les mouvements et aucune zippette malencontreuse ne vient gâcher ce moment ! Et… je clippe le relais !!! Soulagement, bonheur, pression qui retombe, sourire ! Les copains et les inconnus qui sourient tout autant en bas, qui félicitent, partage d’un beau moment ! Bref ! La fin d’une belle histoire !

Merci à Céline pour la patience à l’assurage, à retourner toujours au même secteur, de m’avoir poussée jusqu’au bout et surtout d’avoir été là pour partager ce moment !

dimanche 18 août 2013

Rodellar : entre grimpe et rénovation

Après deux ans d’absence dans cette si belle région qu’est la Sierra de Guara, il n’en fallait pas beaucoup pour motiver Céline et Salomé à me rejoindre là-bas.
Le jardin
                                                              
Il y a deux ans on avait laissé la maison « propre », après 10 jours de ménage (!), mais en l’état ! Cette année on décide de s’atteler à quelques petits travaux d’embellissement. Le rythme qui s’impose à nous, après quelques jours d’acclimatation à la vie espagnole, nous convient parfaitement : levé 10h, travaux jusqu’à 13h, falaise jusqu’à la nuit puis fiesta ! Parce que oui, y’a deux ans, on a aussi laissé des projets en escalade ! Enfin surtout moi à vrai dire !

 
Salomé dans Amélie 6c+ à la Gran Boveda



El mechadito 7c+ ...
... avec vue sur le village

A ce petit jeu, et après un mois de blocs, la force est au rendez-vous et les voies qui me semblaient ultra physiques auparavant tombent cette année plutôt rapidement : Amistad et Kings of metal 7c+. Au cours d’une des journées les plus chaudes, je m’essaye, sans trop d’espoir, à l’une des seules voies qu’il me reste sur le mur vertical de la Surgencia : Jany 7c+, des petites prises sans une trace de magnésie et, à ma grande surprise, je me retrouve dans la dalle finale un peu poussiéreuse, prends le temps de sentir les placements et clippe de relais de cette voie ! A vue ! Pour le moins inattendu !

Caro dans Jany 7c+ et Laure dans Leo 7a

 Puis l’avant dernier jour, je file régler mes comptes avec les projets de début de séjour qui m’ont valu pas mal de frustration ! Une journée sur un petit nuage, avec beaucoup d’envie où je réalise Argo 7c+ et les Cadres regeneren 8a et où la sensation de fatigue n’est pas même apparue le soir… Un état mental dur à trouver mais qui laisse entrevoir tant de possibilités lorsqu’il est atteint… ! Et pour célébrer cette journée, le soir c’étaient les fêtes de Rodellar !

La Ronda devant la casa de Nik


Les fêtes de Rodellar, c’est assez particulier ! Il y a une ronda, un groupe de musiciens et chanteurs aragonais qui font le tour des maisons du village. A chaque maison, la ronda s’arrête et fait la cour aux femmes de la maison, au balcon pour l’occasion, tout en racontant l’histoire de la maison. S’ensuit une distribution de petits fours et verres préparés par les hôtes de chaque maison ! Bref une exprérience à vivre !

Céline dans Coco Loco 7a+
 
Salomé dans Léo 7a



Céline, après une semaine d’adaptation, passe en mode machine, comme elle seule sait le faire et ne laisse aucune voie essayée non enchaînée ! Au bilan : Esprit Rebel 8b, Montserrat, Paideia et El Corredor de la Muerte 8a/+ (après qu’une prise a cassé dans le crux) et Les Cadres regeneren 8a pour ne citer que les plus belles !

... mais les mêmes placements
Pas la même voie...
Salomé, quant à elle, entre deux révisions de médecine, s’essaye en moule au début de toutes nos voies mais croite aussi de jolis 7a après les avoir randonné en moulinette évidemment !
On a également eu le plaisir de passer quelques jours avec Laure, Yoann et Clément qui revenaient là, eux aussi, après quelques années d’absence !

Laure et Yoann avec un mur en cours de rénovation!

Côté travaux, on voulait principalement rafraichir le mur du salon. On pensait qu’un petit coup de peinture ferait l’affaire ! Bon on a eu quelques surprises… ! Et après la découverte du plâtre… de l’enduit, du papier de verre pour rattraper mes rainures (Céline, en plus d’être un machine de grimpe, c’est une machine en ponçage), on en vient à la peinture et on obtient un résultat correct.

Salomé en vacances(!) et le mur avant travaux
 
Les surprises à combler!


La nouvelle technique bientôt brevetée du balai-perche-pinceau!
 
Et le résultat!


Comme bien sûr, on en n’avait pas assez, on s’est dit qu’on allait s’attaquer à un autre mur. Sauf qu’il n’était pas du tout du même état ! On a commencé par enlever la peinture mais quelques bouts de plâtres partaient alors on a enlevé le plâtre… Et voilà ce qu’on obtient ! Un beau mur de pierre… !
Maintenant y’a du boulot pour combler tout ça ! Et ça c’est pas pour tout de suite ! On va attendre d’être avec des gens qui s’y connaissent un peu mieux que nous !